L’isolation phonique fait souvent partie des inconnues quand on emménage dans un nouveau logement. Pas facile d’évaluer en amont le niveau de bruit d’un appartement ou d’une maison, en particulier quand on visite en-dehors des heures où les gens sont chez eux… et pas facile de savoir comment atténuer le bruit une fois dans les lieux !
Alors voici quelques conseils en matière d’isolation phonique !
Évaluer le niveau d’isolation phonique
Sans être un professionnel, vous pouvez déjà adopter quelques réflexes simples quand vous visitez un logement :
- Demander l’année de construction – Depuis le 28 octobre 1994, la réglementation en matière de bruit s’est durcie et les exigences sont plus élevées quant à l’isolation phonique des logements. A l’inverse, soyez prudent avec les immeubles des années 50 et 60, ou encore avec les appartements issus de la division d’une grande demeure ancienne (ce que l’on rencontre souvent à Paris).
- Etudier l’environnement – Un logement situé à proximité d’un bar, d’un restaurant ou d’un supermarché (qui reçoit des livraisons parfois tôt le matin) peut être bruyant, tout comme un logement situé sous un étage occupé par des chambres de bonne. Un logement placé à côté d’un feu de circulation ou d’un arrêt de bus peut aussi se révéler bruyant.
- Étudier la structure du lieu – Il peut être intéressant de regarder les matériaux utilisés (est-ce que ça « sonne creux », est-ce que le sol est bruyant quand on marche, est-ce qu’il y a du simple, double ou triple vitrage), mais aussi la plomberie (y a-t-il des bruits anormalement élevés quand on tire la chasse d’eau, quand on ouvre les robinets) et l’agencement des pièces (quelles pièces sont mitoyennes avec un autre logement par exemple).
Il est toujours utile par ailleurs de visiter un bien à plusieurs moments de la journée pour évaluer le bruit ambiant (voisinage, etc).
Comment améliorer l’isolation phonique du logement a posteriori ?
Si vous constatez que votre logement est bruyant, il existe des solutions… qui sont plus ou moins coûteuses et complexes à mettre en oeuvre.
Pour commencer, vous devez identifier la source du bruit : le bruit peut provenir de l’environnement géographique (route, couloir aérien, etc), du voisinage (avec des bruits de voix, de musique, d’impact avec des chutes d’objets au sol par exemple, des talons), de la ventilation, des appareils électroménagers… Les solutions ne seront pas forcément les mêmes à chaque fois !
Isolation phonique des murs
En location, le fait d’installer un grand meuble contre une cloison mitoyenne peut déjà couper un peu le bruit et rien ne vous empêche de placer une couche de liège (matériau isolant phonique) entre le fond du meuble et le mur, pour créer une barrière supplémentaire.
Si vous avez des voisins bruyants et que la configuration du logement le permet, il est parfois pertinent de revoir la fonction des pièces. Je l’ai déjà fait dans un appartement parisien, où j’avais installé la chambre à la place du salon pour garder une bonne qualité de sommeil malgré un voisin bruyant et couche-tard !
Si vous pouvez faire des travaux, c’est bien entendu l’idéal : vous pouvez notamment remplacer votre porte d’entrée par une porte possédant une isolation acoustique, on peut parfois réduire le bruit de près de 40 dB : quand on sait qu’une conversation animée atteint 50 dB environ, ça permet de la ramener à un niveau de bruit très inférieur à un chuchotement : pratique si vous entendez beaucoup les bruits du palier en appartement !
Du côté des murs, il existe des plaques isolantes prêtes à poser, qui permettent de doubler facilement des murs par l’intérieur sans forcément être un grand bricoleur (panneaux type « Labelrock », qui intègrent à la fois une isolation en laine de roche et un parement en plâtre).
Plus innovant encore, la peinture phonique ! Ça consiste à appliquer une sous-couche, puis une peinture qui comporte des micro-billes de verre permettant de créer une légère barrière phonique.
Actuellement, il ne faut pas non plus s’attendre à des miracles avec ce type de solution : les mesures en laboratoire montrent une diminution du bruit entre 3 et 15 dB selon la fréquence : ces peintures permettent de réduire les bruits stridents et aigus… mais l’innovation mérite d’être notée car si les industriels continuent leurs recherches, la peinture phonique pourrait devenir une solution intéressante en location !
Isolation phonique du plafond
La pose d’un faux-plafond isolant fait perdre de la hauteur à la pièce mais peut vous faire gagner jusqu’à 25 décibels de tranquillité ! C’est particulièrement efficace si vous entendez beaucoup les voisins du dessus.
Isolation phonique du sol
L’isolation acoustique du sol peut se penser dès la pose du revêtement, en plaçant une couche isolante dessous (le liège est là aussi très populaire !). Certaines matières sont naturellement plus bruyantes que d’autres : le stratifié, par exemple, peut faire du bruit par comparaison avec un contrecollé ou un parquet massif.
Le type de pose peut également jouer (la pose collée limite davantage les bruits de pas).
Pensez aussi aux tapis, qui créent une barrière sonore naturelle.
L’isolation des fenêtres
Les fenêtres peuvent aussi être une énorme source de bruit. Si vous décidez de les changer, regardez avec attention les normes Acotherm de vos futures fenêtres, c’est un classement en 4 paliers (AC1 à AC4) qui donne une idée du niveau d’affaiblissement acoustique offert par les fenêtres. On va ainsi de 26-28 dB environ pour une fenêtre AC1 à 38-40 dB pour une fenêtre AC4… ce qui peut littéralement changer votre vie !
Imaginez par exemple que vous avez des voisins qui parlent régulièrement très fort sur leur balcon, à 60 dB… Avec une fenêtre AC4, le bruit tombe à 20 dB, l’équivalent d’une conversation à voix basse ou d’un jardin calme…
A défaut de pouvoir changer les fenêtres, vous pouvez aussi essayer de renforcer leur isolation. On trouve dans les magasins de bricolage des joints sous forme de bandes adhésives, ou des joints en silicone à faire soi-même. Ça coûte peu cher et ça peut réduire le bruit, en plus d’améliorer l’isolation thermique en coupant le passage de l’air.
Limiter les autres bruits
Il existe une foule de matériaux conçus pour réduire les bruits dans un logement, je vous conseille de jeter un œil aux nombreux projets de rénovation présentés sur lamaisonsaintgobain.fr car bon nombre d’entre eux intègrent cette problématique de réduction du bruit.
Par exemple, il existe des chasses d’eau avec réduction du bruit, des bouches d’extraction silencieuses pour les VMC, des socles qui réduisent les vibrations provoquées par la machine à laver…
Autant de solutions qui contribuent à un meilleur confort acoustique au quotidien !